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Quand on parle d’hyperactivité, on imagine souvent un enfant turbulent, incapable de rester en place. Pourtant, l’hyperactivité ne disparaît pas en grandissant. Elle change simplement de forme. Chez beaucoup d’adultes, elle devient invisible, confinée à l’intérieur.
Ce phénomène, qu’on appelle l’hyperactivité intériorisée, touche particulièrement les générations X et Y – ces adultes nés avant les années 90, à une époque où les troubles comme le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) étaient largement méconnus et rarement diagnostiqués.
1. Qu’est-ce que l’hyperactivité intériorisée ?
L’hyperactivité intériorisée est une forme moins visible du TDAH. Contrairement à l’agitation physique classique, elle se manifeste principalement par une activité mentale débordante et des comportements compensatoires qui passent souvent inaperçus.
Les symptômes typiques incluent :
Une pensée en boucle : les personnes concernées ont l’esprit constamment occupé, avec une difficulté à "faire le vide". Les pensées s’enchaînent, souvent sans lien logique.
Un besoin de productivité compulsif : elles se sentent coupables ou inutiles lorsqu’elles ne sont pas "actives". Cela peut mener à un perfectionnisme exacerbé.
Une tension interne permanente : même au repos, elles ressentent une forme d’agitation difficile à expliquer.
Une fatigue chronique : maintenir ce niveau de contrôle mental et émotionnel finit par épuiser l’organisme.
2. Pourquoi cette forme est-elle souvent ignorée ?
Les générations X et Y ont grandi dans des environnements où l’autocontrôle était une valeur clé. On leur disait : "Tiens-toi bien", "Sois calme", "Ne fais pas l’enfant". Les manifestations extérieures de l’hyperactivité étaient donc rapidement réprimées, voire punies.
À l’âge adulte, ces personnes continuent de masquer leur trouble en adoptant des comportements "socialement acceptables". L’hyperactivité intériorisée devient alors un mode de fonctionnement "normal", mais cela ne signifie pas qu’elle est sans conséquences.
L’Université de Genève a récemment mis en lumière cette problématique en montrant comment ces adultes passent sous les radars des diagnostics : leur adaptation les rend invisibles aux yeux des professionnels.
3. Les conséquences d’une hyperactivité intériorisée non reconnue
L’absence de diagnostic et de prise en charge peut avoir des effets à long terme :
Burn-out professionnel et émotionnel : l’énergie mentale nécessaire pour maintenir ces adaptations est épuisante.
Problèmes relationnels : une difficulté à exprimer ses besoins ou à gérer son stress peut créer des tensions.
Troubles anxieux ou dépressifs : la surcharge mentale permanente peut dériver en troubles plus graves si elle n’est pas prise en charge.
Perte de confiance en soi : ne pas comprendre pourquoi "rien ne va jamais" peut miner l’estime personnelle.
4. Comment reconnaître et gérer l’hyperactivité intériorisée ?
Quelques pistes pour identifier les signes :
Vous avez du mal à "ne rien faire" sans ressentir de la culpabilité.
Votre esprit est constamment en activité, même lorsque vous essayez de vous détendre.
Vous vous épuisez dans une quête incessante de perfection ou de performance.
Vous vous sentez souvent tendu ou nerveux sans raison apparente.
5. Comment reprendre le contrôle ?
Voici quelques étapes pour transformer cette agitation intérieure en une force :
Apprenez à ralentir
Intégrez des pauses régulières dans votre quotidien. Cela peut être aussi simple que 5 minutes pour respirer profondément ou une promenade sans objectif précis.
Astuce pratique : Testez des techniques comme le journaling, qui permet d’organiser vos pensées sur papier pour éviter qu’elles tournent en boucle.
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Déculpabilisez le repos
Rappelez-vous que "ne rien faire" n’est pas une perte de temps, c’est un investissement en vous-même. Essayez de planifier vos moments de repos comme vous planifiez vos tâches importantes.
Astuce bonus : Remplacez le terme "ne rien faire" par "temps de recharge". Ça change la perspective.
Fixez vos limites
Apprenez à dire non, que ce soit à des demandes extérieures ou à vos propres attentes irréalistes. Vous n’êtes pas un(e) super-héros/héroïne, et c’est parfaitement OK.
Astuce supplémentaire : Faites une liste des tâches ou des situations qui vous épuisent et réfléchissez à celles que vous pourriez déléguer ou simplifier.
Cherchez un diagnostic
Un professionnel formé au TDAH chez l’adulte peut vous apporter des réponses. Si vous ne savez pas par où commencer, adressez-vous à votre médecin traitant ou à une association spécialisée.
Astuce pratique : Préparez une liste de vos symptômes avant votre rendez-vous pour gagner en clarté.
Bougez votre corps
L’activité physique est un excellent moyen de calmer l’agitation mentale. Pas besoin de vous inscrire à un marathon ! Une simple routine de yoga ou une balade quotidienne peut déjà faire une grande différence. La méditation a également largement fait ses preuves.
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Adoptez une hygiène numérique
Réduisez les distractions inutiles : limitez les notifications, désactivez les alertes non essentielles, et essayez de déconnecter une heure avant le coucher. Votre cerveau a besoin de souffler.
Pour aller plus loin :
Vous vous reconnaissez dans ces descriptions ou connaissez quelqu’un qui pourrait être concerné ?
Voici quelques ressources utiles :
Un site spécialisé sur le TDAH à l’âge adulte : TDAH-France, pour des informations fiables et des témoignages.
Le livre "Driven to Distraction" d’Edward Hallowell et John Ratey, une référence incontournable.
Le guide pratique "Mindfulness for ADHD" de Lidia Zylowska, qui propose des outils pour apaiser l’agitation mentale.
Un test ASRS d’auto-évaluation : Disponible ici, pour une première exploration.
Des vidéos explicatives : Regardez cette playlist YouTube dédiée au TDAH adulte.
Des groupes de soutien en ligne : Sur des forums spécialisés ou des réseaux comme TDAH France.
Et surtout, rappelez-vous : Votre énergie, bien utilisée, peut devenir une ressource précieuse. Il suffit parfois de petits ajustements pour retrouver votre équilibre.
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